L’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), saisie pour enquêter sur l’usage de lanceur de balles de défense (LBD) par deux gendarmes depuis des quads, lors d’une manifestation contre les “méga-bassines” à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le samedi 25 mars, estime que ces deux tirs ont été effectués en état de “légitime défense”. Ce rapport de l’IGGN que franceinfo a pu consulter mercredi 12 avril conclut que les deux militaires n’ont commis aucune faute.
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Alors qu’il est interdit de faire usage de LBD depuis des quads en mouvement, cette enquête administrative devait dire pourquoi ces deux gendarmes avaient tout de même tiré en direction des manifestants. Le rapport indique que ces deux tirs, qui ont été déclenchés aux alentours de 14h, le samedi 25 mars n’ont touché aucun des manifestants visés.
L’IGGN s’est basée sur le témoignage des gendarmes, auteurs des tirs. Ces conversations ont été enregistrées aussi par une caméra-piéton. Les militaires justifient l’usage des LBD parce qu’ils faisaient face à des manifestants qui lançaient des projectiles notamment des pierres sur les militaires. Des manifestants “particulièrement agressifs et organisés”. “Nous aurions pu y laisser la peau”, témoignent les gendarmes qui racontent avoir eu l’impression d’être “sur un champ de bataille”.
Situation de “péril avéré” lors des tirs de LBD
Ces gendarmes, qui se déplaçaient en quad lors des affrontements de Sainte-Soline, faisaient partie de l’unité PM2I (peloton motorisé d’interception et d’interpellation) utilisée de manière expérimentale lors de cette manifestation. Il s’agissait pour eux de tenter de prendre à revers et de disperser les manifestants les plus violents. Mais cette unité motorisée a été encerclée par des Black blocs, indique l’IGGN. S’ils ont réalisé ces deux tirs de LBD c’est qu’ils étaient dans une situation de “péril avéré” selon les mots du rapport de l’IGGN.
C’est dans ce contexte que deux tirs de LBD ont été effectués depuis des quads, l’un à l’arrêt, le second en roulant, alors que c’est pourtant totalement proscrit. Mais au vu des circonstances, l’enquête administrative, conclut que ces deux gendarmes étaient bien en état de légitime défense quand ils ont tiré, alors qu’ils “étaient attaqués sur tous les fronts”. L’acte des gendarmes était “commandé par une nécessité absolue de se défendre”.
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“Haches”, “machettes”, “couteaux” et “pluie de pierres” selon l’IGGN
Nos militaires ont agi avec “proportionnalité et discernement” écrit le directeur de la gendarmerie nationale à Gérald Darmanin, à qui il vient de transmettre ce rapport. Ce rapport révèle par ailleurs que les militaires n’ont jamais cherché à dissimuler les tirs. Ils en ont rendu compte immédiatement à leur hiérarchie, précise l’IGGN qui a exploité le journal de bord du PM2I et les images des caméras-piétons.
Le rapport rappelle le niveau de violences lors de la manifestation de Saint-Soline avec des manifestants armés de “haches, machettes” ou encore de “couteaux” et dont certains ont été saisis. Malgré le contexte où ces militaires recevaient “une pluie de pierres”, ils ont “fait preuve d’un extrême sang-froid”, relève l’IGGN.