Reportage Incendies au Canada : des centres équestres transformés en refuges pour animaux, "chassés" par les feux

Au Canada, ce sont désormais plus de 15 millions d’hectares de terres qui ont brûlé, un record absolu. 2023 est désormais la pire année du pays pour les incendies, depuis le précédent record datant de 1989, où deux fois moins de terres avaient été avalées. La flore, la faune sont évidemment très touchées par ces terribles incendies. En Colombie-Britannique, dans la région de Kelowna, les habitants ont vu fuir des ours, des élans qui se sont retrouvés aux portes des villes. Et les animaux d’élevage, notamment les chevaux, ont dû être mis à l’abri dans cette zone où les ranchs sont légion. 

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Au plus fort du feu, 80 chevaux évacués en urgence ont débarqué dans le club de Jill. “Nous savions qu’il fallait sortir les chevaux de là.” À ses côtés, Chelsea, cavalière professionnelle, spécialiste du saut d’obstacles. C’est elle qui a tout organisé sur place. “C’était dur. J’avais tous ces gens qui arrivaient, plein de numéros de téléphone. Je n’avais aucune idée de qui était qui.”

Du stress pour les animaux 

Le plus difficile, reconnaissent les deux femmes, était surtout de faire monter les chevaux dans les remorques pour les faire évacuer. “C’est quelque chose de sortir un cheval de son environnement.”, explique Jill. 

“Vous êtes là à paniquer. Vous voulez que ces animaux comprennent qu’il y a danger de mort et qu’il faut grimper dans cette foutue remorque pour se mettre à l’abri, raconte de son côté Chelsea. Donc il y a beaucoup de stress à ce moment-là.” Chelsea raconte aussi avoir vu aussi beaucoup d’élans descendre près de la ville, quelque chose de “très inhabituel” selon elle. “On a eu aussi quelques ours, beaucoup de cerfs. Ils fuient parce qu’ils ne peuvent aller nulle part. Ils sont chassés par le feu.” 

La forêt en cendres

L’ampleur exacte des dégâts dans la région n’est pas encore connue. Jeff a perdu son ranch, mais a pu sauver ses 20 chevaux in extremis. “On n’est pas assurés pour la perte de nos revenus. On a 20 chevaux, chaque cheval nous coûte 350 dollars par mois, donc ça fait 7 000 dollars par mois. Ce qui me déchire le cœur, c’est qu’on va devoir vendre la majorité. J’en garderais peut-être six, mais de devoir choisir les quatorze que je vais vendre, c’est horrible.”

“Les chevaux, ce sont ma famille. C’est comme si je devais abandonner mes enfants.”

Jeff

à franceinfo

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