“Classer comme extrémiste le mouvement de société international LGBT.” C’est la nouvelle ambition affichée par le ministère russe de la Justice, vendredi 17 novembre, qui précise vouloir ainsi proscrire “ses activités sur le territoire de la Fédération de Russie”. Une nouvelle illustration de l’accélération du virage ultra-conservateur en Russie depuis l’offensive contre l’Ukraine. La Cour suprême russe doit étudier dès le 30 novembre cette demande d’interdiction.
Dans un communiqué, le ministère ne précise pas s’il vise d’une manière générale le mouvement en faveur des droits des personnes LGBT+ à travers le monde, ou s’il désigne une ou plusieurs organisations existantes. Pour l’heure, il n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Son annonce a déjà été dénoncée par plusieurs organisations spécialisées.
La Russie se pose en “rempart moral” face à l’Occident
Depuis février 2022, les autorités russes disent vouloir éliminer les comportements de la communauté LGBT+, qualifiés de “déviants” et se posent en rempart moral face à l’Occident, jugé décadent. Selon plusieurs organisations de défense des droits humains, Vladimir Poutine et son régime mènent une politique homophobe et transphobe.
En juillet, les députés russes avaient adopté une loi visant les personnes transgenres, leur interdisant leurs transitions, notamment les opérations chirurgicales et les thérapies hormonales, et bannissant le droit d’adopter des enfants. Par ailleurs, depuis 2020, la Constitution russe précise que le mariage est une union entre un homme et une femme, interdisant de fait les unions de personnes de même sexe.