La Chine doit envoyer jeudi dans l’espace son plus jeune équipage d’astronautes vers sa station spatiale Tiangong, ont annoncé des responsables, mercredi 25 octobre. Le trio de la mission Shenzhou-17 va décoller depuis le centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi. Il comprend le commandant Tang Hongbo (48 ans), son collègue Tang Shengjie (33 ans) ainsi que Jiang Xinlin (35 ans). La moyenne d’âge de l’équipage est donc de 38 ans, contre 42 ans lors de la précédente mission Shenzhou-16.
Le vaisseau doit s’amarrer au module central de la station Tiangong “environ six heures et demie” après le décollage, a précisé un porte-parole du programme spatial chinois, Lin Xiqiang. Tiangong, dont la construction est désormais achevée, a depuis quelques mois son allure finale en forme de T. Semblable en taille à l’ex-station russo-soviétique Mir, elle est toutefois bien plus petite que la Station spatiale internationale (ISS). Egalement connue sous le nom de CSS (pour “Chinese Space Station” en anglais), elle doit rester en orbite terrestre au moins dix ans.
Un programme spatial en constant progrès
Les astronautes chinois assurent des rotations d’équipages, une occupation permanente de Tiangong, des travaux de maintenance et de recherche, ainsi qu’une lente expansion des capacités de la station. En mai, la Chine avait ainsi envoyé dans l’espace dans le cadre d’une précédente mission son premier astronaute civil, Gui Haichao, un spécialiste des sciences et de l’ingénierie spatiale. Il n’était pas issu des forces armées comme c’était systématiquement le cas auparavant.
La Chine a en partie été poussée à construire sa propre station en raison du refus des Etats-Unis de l’autoriser à participer à l’ISS. Une loi américaine interdit quasiment toute collaboration entre autorités spatiales américaines et chinoises. Le géant asiatique souhaite toutefois mener des coopérations internationales autour de Tiangong, notamment pour la réalisation d’expériences. La Chine a déjà investi des milliards d’euros dans son programme spatial.
La Chine a un retard à rattraper en la matière, car elle n’a envoyé son premier humain dans l’espace qu’en 2003 – soit très longtemps après les Soviétiques et les Américains en 1961. Mais son programme spatial progresse avec régularité depuis plusieurs décennies. Le pays a posé en 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2020, il a rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite. Et en 2021, la Chine a fait atterrir un petit robot sur Mars. Elle a pour objectif d’envoyer un Chinois sur la Lune d’ici à 2030.
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