Les spectateurs de "Batman et Robin" version George Clooney se souviennent avec amertume de leur découverte du film, mais saviez-vous qu'il existe un autre "Batman et Robin", tout aussi difficile à regarder ?
Le réalisateur Joel Schumacher n’est pas le seul à avoir tenté une aventure Batman et Robin au cinéma. En 1948, le Chevalier noir et son jeune acolyte ont vécu une aventure de plus de quatre heures que peu de spectateurs ont regardé. Etait-elle meilleure que le film qui voyait Schwarzenegger jouer Mister Freeze et Uma Thurman incarner Poison Ivy ? Pas facile de trancher !
Batman and Robin
De
Spencer Gordon Bennet
Avec
Robert Lowery,
Johnny Duncan,
Jane Adams
L’univers DC a connu pas mal d’adaptations à l’écran dès le début des années 40, dont la première est un serial, Adventures of Captain Marvel, réalisé en 1941 avec Tom Tyler dans le rôle-titre, un acteur haltérophile amateur. Batman lui aussi y passera en 1943, comme le redresseur de torts Spy Smasher, le pilote Hop Harrigan, le cowboy The Vigilante ou le super-héros Congo Bill.
Un serial est un film de trois à quatre heures divisé en épisodes, puis distribué au cinéma, le plus souvent de façon hebdomadaire chaque samedi matin. Le format disparaîtra avec la popularisation de la télévision dans les foyers américains et le développement des feuilletons pour ce nouveau médium.
A la fin des années 40, le producteur Sam Katzman de Sam Katzman Productions a un accord avec Columbia Pictures : il finance des serials adaptés des comics DC et en échange, le studio les distribue en salles. Il débute en 1948 avec Superman de Spencer Gordon Bennet et Thomas Carr, suivi deux ans plus tard par Atom Man vs Superman. Dans les deux cas, Kirk Alyn est Superman et Noel Neill joue Lois Lane.
Entre ces deux aventures du Man of Steel, Katzman produit Batman and Robin, un serial en 15 chapitres racontant l’affrontement entre le Chevalier noir, le Boy Wonder et un super-vilain nommé “le Magicien” (The Wizard en VO). Plus qu’un sorcier, il s’agit surtout d’un individu cagoulé amateur de gadgets se mettant régulièrement en travers de la route des justiciers afin de créer des cliffhangers à intervalles réguliers.
Whitney Ellsworth, employé de DC, était le consultant officiel sur tous les serials basés sur les comics. Il semble qu’il ait un peu regardé ailleurs durant cette période car à l’époque, Batman a déjà près de dix ans d’existence, mais on n’en retrouve pas forcément la trace dans le serial. Rien que le costume du Dark Knight avec ses petites cornes est au-delà du ridicule.
Seuls les fans les plus complétistes iront jusqu’au bout de cette histoire sans grand intérêt avec le mystère autour de l’identité du Magicien et ose un twist final pour qui a tenu devant les quatre heures proposées. Sans moyen, le récit tient difficilement la durée, mais reste plus sérieux que le film et la série Batman avec Adam West, qui sera la prochaine adaptation du personnage sur l’écran.
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