La trilogie "Rambo" avec Sylvester Stallone est dès à présent disponible sur la plateforme Paramount+ !
Rarement un héros du cinéma aura été aussi mal compris par le grand public. Dans l’image populaire, John Rambo – le protagoniste incarné au cinéma par Sylvester Stallone – apparaît comme l’incarnation du super soldat américain, défenseur des valeurs de l’oncle Sam face aux tyrannies.
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Cette vision réductrice, et même totalement erronée du personnage, est le résultat des opinions patriotiques exprimées par Sly, et des caricatures qui en ont découlé, notamment dans les Guignols de l’info via son alter-ego Monsieur Sylvestre. Car à l’origine, John Rambo n’est pas un personnage symbolisant la puissance américaine, c’est même tout l’inverse.
Rambo
Sortie :
2 mars 1983
|
1h 37min
De
Ted Kotcheff
Avec
Sylvester Stallone,
Richard Crenna,
Brian Dennehy
Spectateurs
3,8
Streaming
Tandis que Rocky Balboa – l’autre personnage emblématique dans la carrière de Stallone – a symbolisé l’accomplissement du rêve américain, Rambo est en quelque sorte l’antithèse de l’Étalon italien.
Ces deux personnages représentent ainsi deux visages de l’Amérique, le côté lumineux du boxeur passé d’outsider à champion, et la face sombre du vétéran incarnant malgré lui l’esprit de défaite américain.
Car beaucoup ont tendance à l’oublier, mais John Rambo n’est pas un héros de guerre. Vétéran du Vietnam, son retour à la vie civile fait de lui un marginal traumatisé par l’horreur du conflit. Rejeté par ses compatriotes, Rambo n’est d’une certaine façon jamais revenu du Vietnam, où tous ses compagnons d’armes sont morts à l’exception du colonel Trautman.
Monsieur Sylvestre, un personnage emblématique des Guignols de l’info :
L’arme de guerre qui se retourne contre son créateur
Poussé à bout par les autorités d’une petite bourgade, et accusé d’un meurtre qu’il n’a en réalité pas commis, John Rambo va inverser les rapports de proie et de prédateur en neutralisant un à un les policiers lancés à ses trousses.
Dans cette version guerrière du mythe de Frankenstein, l’arme de guerre va se retourner contre son créateur. Ici nul pamphlet pro ou anti-américain, simplement la réalité des faits et le symbole d’une décennie des années 70 notamment marquée par le retrait des troupes au Vietnam, l’affaire du Watergate et les chocs pétroliers.
Sorti en 1982, le premier film de la future saga Rambo a symbolisé à lui seul la mue entamée par les États-Unis suite à l’élection du président Ronald Reagan. L’ancien acteur a acquis une forte popularité auprès des électeurs en vantant les mérites d’une Amérique prête à redevenir “great again”, un renouveau qui passe par la promotion de corps puissants et entretenus.
Il n’est donc pas étonnant que Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger ont figuré parmi les plus grandes stars de la décennie des années 80. Aux héros torturés des années 70 du Nouvel Hollywood ont succédé des action hero tout en muscles, et le propos politique de ces films a fait place à un sens du divertissement et du grand spectacle au service de ce renouveau américain.
Dès Rambo 2 co-écrit par James Cameron, la saga prend un tournant davantage porté vers l’action. Il convient pourtant de rappeler que Rambo n’accepte qu’à contrecœur de collaborer avec l’armée américaine dans ce film. D’ailleurs, trahi par l’état-major, ce dernier se retournera contre eux en détruisant leur camp de base une fois sa mission achevée.
L’apparence bodybuildée de Rambo dans ce deuxième volet va prêter le flanc aux parodies (Hot Shots 2, notamment), détournant peu à peu le public de son message anti-militariste, il est vrai noyé par l’accumulation de violence et de morts à l’écran (75 dans cette suite, contre zéro dans le premier film).
Rambo II : la mission
Sortie :
16 octobre 1985
|
1h 36min
De
George Pan Cosmatos
Avec
Sylvester Stallone,
Richard Crenna,
Charles Napier
Spectateurs
2,9
Streaming
Dans Rambo 3, dernier volet de la trilogie (depuis prolongée par deux films supplémentaires), le vétéran incarné par Sylvester Stallone se rend en Afghanistan pour apporter son aide aux rebelles talibans, face à l’envahisseur russe qui retient en otage le colonel Trautman.
Le portrait stéréotypé de l’armée soviétique nous rappelle les nombreux clichés déjà présents dans Rocky 4 sorti deux ans plus tôt, qui opposait Balboa au champion de l’URSS Ivan Draco (Dolph Lundgren).
La figure d’anti-héros solitaire et persécuté est ici troquée par celle du défenseur de la justice et de la liberté, soit un personnage aux antipodes de celui apparu dans le premier film.
Comme souvent dans sa carrière, les films de Stallone font écho à sa vie personnelle, et dans le cas présent à son engagement politique entrepris à partir des années 80 en faveur du Parti républicain.
Revoir la trilogie Rambo, c’est donc revoir un monument du cinéma d’action, mais également l’occasion de retracer le basculement des États-Unis post-Watergate vers le reaganisme, et dans un sens vers l’Amérique d’aujourd’hui.
Les trois premiers volets de la saga Rambo sont à retrouver dès à présent sur Paramount+.
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