David Lynch : quel lien entre Le Magicien d’Oz et son cinéma ? Ce docu va ravir les fans du réalisateur de Twin Peaks

Présenté au dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville, le documentaire "Lynch/Oz" revient sur les liens entre "Le Magicien d'Oz" et le cinéma de David Lynch. Et son influence sur bon nombre de films. Dense et passionnant.

ÇA PARLE DE QUOI ?

Alexandre O. Philippe a invité six critiques de cinéma et cinéastes américains et leur a donné carte blanche pour explorer leur propre théorie sur la relation entre Lynch et Oz. Les participants incluent Karyn Kusama, John Waters, Amy Nicholson. Six nouvelles perspectives et six nouvelles façons de considérer comment l’influence et l’inspiration affectent le processus créatif.

SOMEWHERE OVER THE RAINBOW

A quoi mesure-t-on la place d’un film dans l’Histoire du cinéma ? Ses qualités qui lui permettent de traverser l’épreuve du temps ? La manière dont son influence se fait ressentir dans des longs métrages sortis des années et décennies plus tard ? Un peu des deux ? Si l’on se base sur ces critères, Le Magicien d’Oz est et reste donc bien l’un des sommets du 7ème Art, 84 ans après sa sortie.

Et ce n’est pas le documentaire Lynch/Oz qui nous fera penser le contraire. Après The People vs George Lucas et L’Exorciste selon William Friedkin, Alexandre O. Philippe se penche, comme le titre de son nouveau film le laisse deviner, sur les liens entre Le Magicien d’Oz et le cinéma de David Lynch. Car le classique de Victor Fleming n’infuse pas que dans Sailor et Lula, qui en reprend des motifs visuels inratables pour le spectateur.

“Pas un jour ne se passe sans que je ne pense au Magicien d’Oz”, dit David Lynch en ouverture du documentaire. Prononcés lors d’un débat consécutif à une projection de Mulholland Drive, ces mots datant de 2001 sont illustrés par Alexandre O. Philippe et ses intervenants pendant moins de deux heures. En nous montrant que les aventures de Dorothy irriguent également la structure des récits lynchiens, “fugues cinégéniques” dans lesquelles un personnage se retrouve plongé dans une autre dimension.

Découpé en six chapitres (un par intervenant, dont Karyn Kusama, John Waters ou David Lowery), Lynch/Oz nous offre autant de mini-essais sur différents aspects du sujet. Et chacun a la bonne idée d’étendre son propos, pour souligner l’importance du Magicien d’Oz dans la pop culture en général ou l’apparition de figures récurrentes chez plusieurs réalisateurs.

Voire d’établir un parallèle entre la critique du rêve américain à l’œuvre chez le cinéaste (dans Blue Velvet et Twin Peaks notamment) et l’envers du décor inquiétant du film de 1939, qui tranche avec les couleurs qui éclatent à l’écran et ont fait naître quelques légendes urbaines (un figurant pendu serait par exemple visible en arrière-plan).

Le résultat est à la fois très intéressant et trop riche, car nous avons à peine le temps de digérer un segment que l’autre débute. Une exploitation sous forme de mini-série aurait peut-être été plus appropriée, afin d’apprécier au mieux les différentes analyses et théories qui sont développées. Mais le documentaire est à voir, et pas que par les fans, afin de ne plus voir les rideaux et chaussures rouges disséminés dans l’œuvre de David Lynch sans penser au pays d’Oz.

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