Pour le onzième jour du Festival de Cannes, découvrez les moments les plus inratables de cette dernière journée de compétition, de coulisses et d'anecdotes.
A la veille de la remise de la Palme d’or, ce vendredi 25 mai marquait le dernier jour de la compétition officielle. On pouvait notamment découvrir La Chimère d’Alice Rohrwacher et The Old Oak de Ken Loach et faire de belles rencontres. Voici ce qu’il ne fallait pas louper :
Un Certain Regard : le palmarès
Comme il est de coutume, Un Certain Regard a décerné ses prix la veille de la remise de la Palme d’or. Moment suspendu de cette cérémonie, le président du jury, John C. Reilly, a régalé l’assistance d’un a cappella plus que convaincant en attendant que la lauréate du prix Un Certain Regard ne gagne le palais. Et cette retardataire n’était autre que Molly Manning Walker, réalisatrice du sulfureux How to Have Sex. Quant au prix du jury, il revient à Les Meutes, un premier film marocain signé Kamal Lazraq. Augure (prix de La Nouvelle Voix), La Fleur de Buriti (prix de L’Ensemble), Goodbye Julia (prix de la Liberté) et La Mère de tous les mensonges (prix de la Mise en scène à Asmae El Moudir) complètent le palmarès.
Plus qu’un biopic, un film pour continuer le combat ?
“Le but, c’est d’ouvrir les œillères des gens à la souffrance des autres. Et surtout à ne jamais s’habituer à la souffrance de l’autre.” Benjamin Lavernhe était à Cannes en tout début de Festival pour accompagner Jeanne du Barry. Il y revenait pour cet avant-dernier jour de quinzaine avec L’Abbé Pierre, une vie de combats, évocation à hauteur d’homme de la vie et des luttes de celui qui resta très longtemps “l’homme préféré des Français”. Une traversée du siècle, qui humanise cette figure mythique, et qui la partage aussi, en mettant enfin dans la lumière Lucie Coutaz (Emmanuelle Bercot), femme de l’ombre qui l’accompagna durant quarante ans dans son engagement contre la pauvreté.
“Un portrait aussi intime de ce monsieur qui est absolument extraordinaire, c’est une manière, je pense, de continuer le combat. On espère que ça va aussi le faire connaître aussi aux nouvelles générations et faire perdurer sa mémoire et évidemment son action. Il avait du mal à accepter ça, qu’on fasse des films sur lui. Je sais que quand Hiver 54 est sorti, il disait ‘Je ne veux pas qu’on fasse un film sur moi, mais sur mon action.’ Je pense que le film rend hommage à son combat”.
Le souvenir cannois “absolument fou” de Wim Wenders
Ce vendredi, nous avons eu le privilège de rencontrer le grand Wim Wenders, Palme d’or pour Paris, Texas, pour évoquer son beau Perfect Days, présenté en Compétition. Mais avec un habitué cannois de ce standing au micro, primé pour la première fois en 1976, impossible de ne pas lui demander en préambule d’évoquer un souvenir fort tiré de ses venues sur la Croisette. Ou plus précisément, un souvenir… fou ! “Oui, j’ai un moment absolument fou”, lâche-t-il sans réfléchir, le sourire aux lèvres et l’oeil gourmand.
“C’était l’année où je présentais “Si loin, si proche”, en 1993. Louis Malle était président du jury. Moi, j’avais été dans le jury trois ans avant, et je sais que, en tant que membre du jury, on essaie de ne pas avoir de contact avec les réalisateurs. Donc, je me promène sur la Croisette, le film a déjà été présenté, et il y a le passage des voitures du jury dans la rue. La première voiture, c’est celle de Louis Malle, qui est donc le président. Il me voit, il fait arrêter la voiture et il sort. Et là, il fait ce qu’on ne fait pas quand on est président du jury : il m’embrasse et me dit “Regarde vite, il y a des photographes ! Prends ton portefeuille et donne-moi de l’argent ! (il éclate de rire) Je lui ai donné 100 balles, il a pris l’argent en étant sûr que les photographes avaient bien pris la scène en photo, puis il me les a rendus et est retourné dans sa voiture. Il voulait faire croire que je lui versais un pot-de-vin. On a rigolé comme tout et les autres voitures sont passées. C’était tellement incroyable, Louis avait un humour incroyable.”
Il connaît tout des quartiers Nord !
Cinq ans après avoir présenté sur la Croisette son premier long-métrage, Shéhérazade, Jean-Bernard Marlin revient à Cannes avec Salem. Ce nouvel opus, toujours situé dans les quartiers populaires de Marseille, marque une étape dans sa carrière. Il teinte cette fois son réalisme cru d’éclairs de fantastique. Le monsieur a mis la touche finale (temporaire) à son film quelques jours seulement avant le début du Festival. Et c’est un régal d’échanger avec lui sur la conception de Salem, son amour des acteurs non-professionnels et de la lumière qui inonde en permanence la cité phocéenne.
Le Meilleur chien du Festival
Comme chaque année, une Palme canine a été attribuée pour récompenser le meilleur chien vu dans un film de la sélection. Pour cette 76ème édition, le border collie Messi a été salué de la plus haute distinction pour son rôle de Snoop dans Anatomie d’une chute de Justine Triet.
Le grand prix du jury a été attribué à Chaplin, du film Les Feuilles Mortes d’Aki Kaurismäki avec une distinction spéciale à Sultan, un Staffordshire Bull Terrier apparu dans Vincent doit mourir de Stephan Castang. The Old Oak de Ken Loach a quant à lui reçu une mention spéciale pour Marra, la meilleure amie canine du personnage principal.
Et en parlant de Ken Loach…
C’est un double palmé qu’on retrouve sur la Croisette… Ken Loach présente cette année The Old Oak, qui pourrait être son dernier film. Et si tel était le cas, nous serions orphelins de ce cinéma militant et généreux que seul Loach sait produire. Et c’est cette humanité que l’on retrouve dans les plus belles scènes de The Old Oak, comme cette séquence de banquet solidaire où se pressent des enfants s’empiffrant de fish & chips et de pizza.
Un film japonais sacré à la Queer Palm
La Queer Palm 2023 a été remise à Monster de Hirokazu Kore-eda, drame policier en compétition, qui présente l’histoire du jeune Minato, au comportement de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ…
La Queer Palm 2023 du court métrage a été attribuée à Nans Laborde-Jourdaà pour Bolero, également récompensé à la Semaine de la Critique.
On a discuté avec Jane Fonda !
A 86 ans, Jane Fonda est plus énergique, brillante, engagée et bienveillante que jamais. C’est au cœur de la salle Buñuel du Palais des Festivals qu’elle a donné un temps précieux à ses fans, avide d’en savoir toujours plus sur sa carrière, de lui parler tout simplement et de lui demander toutes sortes de conseils. On a parlé de ces films qu’elle ne fera plus s’ils ne représentent pas un défi! Elle nous a raconté des anecdotes intimes sur Robert Redford dont elle était folle amoureuse en secret dans les trois premiers films qu’elle a tournés avec lui mais qui selon elle n’aimait pas l’embrasser (sur le quatrième Nos âmes la nuit) elle avait évolué et ne voyait plus que ses retards répétés!), contrairement à Alain Delon (dans Les Félins) qui lui avait l’air d’apprécier !
Elle nous a donné ses secrets de vie : 13 heures de sommeil (!), de la marche, une alimentation saine, et de la curiosité surtout! Elle nous enfin raconté la naissance de son féminisme et surtout de son activisme en faveur du climat, de ses combats de façon générale car elle aime insister, tout est lié. “Il n’y aurait pas de problèmes de climats s’il n y avait pas le patriarcat ou de racisme. Ce sont des systèmes de hiérarchisation. Tout est connecté dans l’engagement. Il faut résoudre tous les problèmes en même temps”. Une vision juste assortie d’un message plein d’espoir qui a emballé la salle, créant une bulle d’intimité rare.
Elémentaire ma chère… Adèle !
Jouer dans un Pixar. Un rêve absolu pour Adèle Exarchopoulos que nous avons rencontré en amont de la présentation du film Elémentaire en clôture du Festival de Cannes ce samedi. Dans le 27e long métrage du studio, aux côtés du trop “coule” Vincent Lacoste, elle incarne la flamboyante Flam Lumen à qui elle apporte son tempérament… de feu.
C’est un rêve, une concrétisation ! C’est ce que j’ai demandé à mon agent depuis des années : ‘Je t’en supplie, mets moi dans un casting Pixar, pitié !’ Il me disait ‘Patiente, ça viendra’. C’était mon rêve de l’avoir. Et quand on m’a appelée, qu’on m’a dit que c’était bon, c’était une joie immense. Par exemple, ce matin, la bande-annonce est sortie avec nos voix : je l’ai envoyée à tout le monde, chose que je ne fais jamais !” Vous avez dit on fire ?
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A un jour de l’arrivée de cette 76 édition du Festival de Cannes, l’équipe de Gran Turismo s’est invitée sur la Croisette pour un photocall tout en confettis et en champagne. Orlando Bloom, Archie Madekwe, Geri Horner et le réalisateur Neill Blomkamp ont ainsi fait un petit détour par le ponton du Carlton pour immortaliser le moment, et lancer officiellement la promotion de l’adaptation du célèbre jeu vidéo (du moins d’une étonnante histoire vraie liée à la licence vidéoludique), attendue le 9 août 2023 dans les salles.
Et rendez-vous demain soir pour le palmarès et notre podcast débrief !