Pour passer du Batman version Adam West à celui de Tim Burton, il a fallu que les comics changent radicalement d'angle autour du super-héros de Gotham City. Et c'est notamment grâce à un acteur que cela a été rendu possible.
Le plus célèbre vampire du cinéma a-t-il inspiré l’esthétique de Batman ? Si le super-héros a longtemps été un personnage très positif dans les comics des années 1960, les années 70 l’ont vu radicalement changer de look et de ton.
The Batman
Sortie :
2 mars 2022
|
2h 57min
De
Matt Reeves
Avec
Robert Pattinson,
Zoë Kravitz,
Paul Dano
Presse
3,9
Spectateurs
4,1
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Ce changement, c’est le dessinateur Neal Adams et le scénariste Dennis O’Neil qui vont l’apporter. Abandonnant le “new look” de Batman apparu en 1964, le duo propose de revenir aux racines sombres du Chevalier noir. En témoigne d’ailleurs un comparatif du personnage sur la couverture du Detective Comics n°329 (1964) et du Batman n°227 (1970).
Dans l’ouvrage Batman: The Complete History, Adams déclare : “Dès que le scénario exigeait une scène de jour, je la passais de nuit”.
L’influence d’Adams et d’O’Neil vient alors chambouler le statut quo, influencé par une horreur gothique résolument terrifiante. La plupart des couvertures de Batman montrent des scènes de nuit, des personnages étranges, et axent la promotion sur le mystère et le “comment en est-on arrivé là ?”
Cette apparence de Batman beaucoup plus “chauve-souris” et menaçante a été notamment inspirée aux auteurs par les vampires, alors très en vogue au cinéma. De la fin des années 50 aux années 70, Dracula apparaîtra à de multiples reprises dans les cinémas de quartier, notamment sous les traits de Christopher Lee, du Cauchemar de Dracula (1958) à Dracula vit toujours à Londres (1973).
C’est en regardant “Dracula Has Risen from the Grave” (Dracula et les femmes en France) avec Christopher Lee justement, qu’il remarque que l’acteur a une façon de se mouvoir avec sa cape qu’il va insuffler dans les aventures de Batman.
Adams crée aussi deux supervilains marquants de Batman : Man-Bat (à l’apparence d’une chauve-souris géante) et Ra’s al Ghul, un homme rendu immortel grâce à l’eau magique d’un puits dans lequel il s’immerge. Remplacez le puits par un cercueil, et vous avez tout du vampire.
Les scénaristes Gerry Conway et Paul Levitz invoqueront même directement le mythe au cours d’un arc narratif du début des années 80 dans lequel Batman est transformé… en buveur de sang !
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Dans le n°79 de The Brave and The Bold, sa première histoire impliquant Batman, Neal Adams ne l’avait-il pas couplé avec Deadman, un personnage de sa création, clairement inspiré des vampires (le “D” de sa tenue rappelant évidemment celui de Dracula).
C’est cette esthétique gothique, et ces récits souvent inspirés par Lovecraft, Poe ou des légendes et mythes horrifiques qui marqueront aussi Tim Burton pour son Batman le défi ainsi que l’esthétique de la série animée Batman des années 90. C’est aussi celle qui est le plus attachée au super-héros dans l’imaginaire collectif.