Les Marvel de la honte : ce film a été saccagé du début à la fin

Découvrez quel film Marvel a été peu à peu abandonné en cours de route, le studio jetant même complètement l'éponge après ses critiques catastrophiques lors des projections tests.

En 2002, le genre super-héroïque se porte bien. Blade et sa première suite sont sortis, comme le X-Men de Bryan Singer ou le Spider-Man de Sam Raimi. Tout cela est adapté des comics Marvel et des projets annexes commencent à être étudiés. C’est le cas du Man-Thing qui nous occupe aujourd’hui.

Man Thing

1h 45min

De
Brett Leonard

Avec
Matthew Le Nevez,
Conan Stevens,
Jack Thompson

Spectateurs
1,4

Man-Thing est un personnage de l’univers Marvel créé en 1971, dans les mêmes eaux que le Swamp Thing de DC Comics (lui aussi sorti cette année-là). Dans les deux cas, il s’agit d’une créature liée aux marécages, consciente et capable d’empathie. A l’été 2003, Marvel Entertainment lance une adaptation en long métrage en visant à faire un film d’horreur. En voici l’histoire :

Un territoire appartenant initialement à des Amérindiens a récemment été acheté par un grand industriel, mais plus de 45 personnes sont portées disparues dans la région. Le shérif Kyle Williams arrive sur place pour faire toute la lumière sur cette affaire et se rend compte que certaines victimes ont été retrouvées couvertes de plantes. Un esprit protecteur se cacherait-il dans le marécage voisin ? L’industriel aurait-il des choses à se reprocher ?

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Pour incarner Man-Thing “l’esprit protecteur”, le studio arrête son choix sur Conan Stevens, ancien catcheur professionnel faisant 2,16 mètres de haut. On le retrouvera des années plus tard dans le rôle de la Montagne dans la première saison de Game of Thrones.

Le projet doit se tourner à la Nouvelle-Orléans, mais pour des raisons budgétaires, il est entièrement déplacé en Australie, pour baisser les coûts. La réalisation est confiée à un solide artisan, Brett Leonard, qui a signé quelques films durant les années 90 comme Le Cobaye ou Programmé pour tuer, mais n’a plus travaillé depuis 1999.

Leonard se retrouve en Australie, avec un budget misérable (les pires estimations parlent de 5 millions de dollars) et complètement livré à lui-même. De l’aveu même du producteur Avi Arad, aucun employé de Marvel ne fait le déplacement pour superviser le film ou vérifier ce qui s’y filme durant les trois mois de tournage.

Le réalisateur nie cette version, assurant qu’il envoyait les dailies (les images tournées chaque jour) à Marvel et recevait des compliments de Kevin Feige, alors producteur délégué sur le film.

Nick Nicolaou, qui travaillait à l’époque sur le maquillage de la créature se souvient :

En 2004, la post-production est terminée, et Man-Thing peut être montré. Les projections test sont catastrophiques, avec les salles qui se vident bien avant la fin du long métrage. Prévu pour sortir au mois d’août, il est finalement repoussé à Halloween, puis, devant les mauvaises notes rendues par son premier public, ne sort que le 30 avril 2005, directement sur la chaîne de télé Sci-Fi.

Si Man-Thing n’est pas un mauvais film de monstre, mais c’est un mauvais film Marvel. D’abord parce qu’il se contente de greffer l’univers dont il s’inspire sur un slasher tout à fait classique, et ensuite parce qu’il ne respecte pas du tout le personnage. Man-Thing n’est pas une créature tueuse à vue et revancharde comme présentée dans le film.

En tombant dessus sans connaître le matériel dont il est adapté, il est possible de passer un moment relativement correct devant cette série B fauchée, mais il faudrait un tout autre film pour plaire aux fans du personnage des comics.

Depuis cette version, Man-Thing est apparu – bien plus fidèlement – dans Werewolf By Night, une curiosité du MCU, disponible sur Disney+.